Véronique Combes,
plasticienne en Région Occitanie
Figurer l'errance
S'interroger sur la relation à l'autre
Mon travail repose sur la fragilité de l'être humain et sur le monde environnant. Il s'appuie sur des questions qui me touchent, des thèmes souvent puisés dans l'actualité : mal-être, maltraitance, exil, changement climatique...
Mes productions, sur des supports variés, le plus souvent grand format, mêlent étroitement dessin, peinture, collage, fils.
J'utilise souvent le procédé de mise en abyme support/sujet traité et associe ainsi la fragilité et la solidité de l' "oropet et de l'écorce à la nature humaine.
La toile cirée, symbole en soi d'un univers familial, domestique et apaisant mais aussi lieu de tous les dangers, s'inscrit dans ma démarche comme support à des portraits de femmes ayant subi des violences conjugales.
La couverture de survie, utilisée pour des situations d'urgence a une forte connotation symbolique. Travaillée côté or elle accentue l'idée de la préciosité de l' être humain et de la tâche de le protéger.
La tapisserie à l'aiguille dans sa forme la plus kitsch s'assemble à mes créations pour créer des nouveaux paysages, conséquences du changement climatique.
L'écrit collé, tronqué ou compressé ; les mots et "l'entre deux mots", des mots qui suggèrent, des mots qui disent, des mots qui défont ou renforcent la première appréhension de l'image participent aussi à la transcription graphique de mes émotions.
Car il s'agit bien là d'émotions et au fond de moi si je cherche à révéler la dignité, la force de ces êtres, abîmés de la vie, c'est aussi pour établir une connexion émotionnelle dans une relation triangulaire formée par eux, le public et moi-même.
S'ajoute à cela l'intention d'engager une réflexion et une interrogation sur la relation à l'autre et plus largement la relation au monde du vivant.
Véronique Combes
...Veilleurs immobiles et bouleversés par le remue-ménage qui fourmille dans leur corps et leur esprit... Ici pas de belle carrosserie des magazines de papier glacé ou de mode versatile. C'est la cabosse de la vie qui n'est pas toujours tendre avec les moins aguerris de notre monde. Pierre Bertrand, chroniqueur
Les planches qu’utilise Véronique Combes nous présentent une famille toute personnelle d’être(s) (de cœur et de pensée). Elles ont longtemps servi à séparer l'espace, cloisonner, diviser. Longtemps, dans les abris par elles obstrués, elles ont créé des intérieurs et des extérieurs, servant d’appuis, chargées de tout le n’importe quoi qui traîne dans toutes les remises. ..
Désormais soustraites d'épreuves, habillées d'élégance en sobre noir et blanc, parées d’un trait ardent, de mots et de figures dignes, elles renaissent serties dans le béton lisse de la modernité.
Authentiques, par la grâce du geste qui les réhabilite dans leur unicité, elles poursuivent aujourd’hui leur destin d'une façon plénière :
elles ne séparent plus, elles sont. Danièl Maigné, photographe
Autrefois, on appelait ces planches « oropets ». Du gascon horà : hors et pèth : peau. Arlette, agricultrice
... "Horopeths", écorchés... à l'image des personnages que je dessine, d'une humanité blessée que je présente et représente.
Véronique Combes